ROME, 9 janvier 2015 (Zenit.org) - Le voyage du pape François au Sri Lanka et aux Philippines (12-19 janvier 2015) sera un voyage « de compasion », affirme le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, au Centre de télévision du Vatican (CTV).
Le pape se rend en effet dans cette région pour « exprimer sa compassion, sa miséricorde, pour toutes les personnes victimes de catastrophes naturelles », pour celles « qui souffrent d’injustices structurelles, comme la pauvreté et la corruption » et celles « qui souffrent encore des graves conséquences du conflit civil » au Sri Lanka.
Seules « la miséricorde et la compassion peuvent guérir » les blessures, poursuit-il : « c’est le sens de la présence du pape : apporter une dimension de guérison et de réconfort dans ces situations. Et rappeler que tous doivent apporter leur contribution afin que ces blessures puissent cicatriser ».
Le cardinal évoque les deux points forts de la mission de l’Église aux Philippines et au Sri Lanka dans le contexte asiatique « caractérisé par une mosaïque de cultures » : « les activités humanitaires dans les domaines de la santé et de l’éducation » ; et « le dialogue interreligieux » qui promeut « la rencontre, le respect et l’acceptation réciproque ».
Pour le cardinal, le dialogue interreligieux est « le point central de l’attention du pape au cours de ce voyage » car « il est fondamental pour la paix dans le monde aujourd’hui ».
L'Eglise-pont du Sri Lanka
Au Sri Lanka particulièrement, l’Église est un « pont » car elle compte parmi ses membres « des personnes issues des deux ethnies tamoule et cinghalaise » : « elle sait donc ce qu’il y a dans le cœur de chacun et connaît leurs attentes ».
Saluant la tradition « d'harmonie religieuse » du Sri Lanka, le cardinal formule le voeu « que cette tradition prévale sur les tensions ». Mais il faut pour cela « la reconnaissance de la vérité », ajoute-t-il en précisant que le pape « rappellera tous ces épisodes douloureux (…), non pas pour rouvrir les plaies mais pour tourner les regards vers l’avenir ». C'est ce qu'il avait souhaité le 8 février 2014 pour le 75ème anniversaire de la consécration à la Sainte Vierge de l’Église du Sri Lanka.
C'est dans cet esprit qu'aura lieu sa visite du sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire à Madhu, « qui est à la fois un centre de prière et de rencontre, connu, apprécié, et fréquenté aussi par des membres d’autres religions ».
Lors la guerre civile, Benoît XVI avait à plusieurs reprises demandé la protection de la Vierge de Madhu, « vénérée par les catholiques mais aussi par les fidèles d'autres religions », de façon à hâter « le moment de la paix et de la réconciliation nationale ».
Le potentiel des Philippines
Les Philippines « sont un des pays du sud-est de l’Asie où la majorité de la population est catholique », rappelle le cardinal : au Timor oriental aussi, 90% de la population est catholique (aux Philippines 80%).
Il évoque le rayonnement des Philippins et de l’Église du pays « dans le contexte asiatique et sur la scène mondiale » : « les Philippins sont présents dans tant de pays d’Asie mais aussi d’Amérique et d’Europe. »
« La centralité des Philippines sur le plan des études est un autre élément important : de nombreux jeunes de pays voisins viennent en effet approfondir leur formation dans les différentes universités catholiques qui s’y trouvent », poursuit-il.
« Le potentiel d’évangélisation des Philippines est important », ajoute le cardinal : « Beaucoup d’initiatives de prière étaient organisées ces dernières semaines pour préparer la visite du pape. Ces prières ont une base très positive ».
« Le pape, en faisant ce voyage, veut aussi inaugurer le chemin qui conduira, dans 9 ans, aux célébrations du cinquième centenaire de l’arrivée de l’Évangile aux Philippines (1521) », conclut-il.
Anne Kurian (Zenit)