Tin Ngoại Ngữ
Tin Ngoại Ngữ
Vietnam: Le Parti communiste vietnamien dans l’impasse?
- Viết bởi Le Minh Nguyen
Le mois de décembre est l’époque où l’on dresse les bilans. En cette fin de l’année, l’auteur du texte ci-dessous, qui signe sous le nom de Lê Minh Nguyên, fait le point sur la situation du Parti communiste au Vietnam, un parti qui depuis cinquante ans détient le monopole du pouvoir. Ce bilan est d’autant plus urgent que le Parti est en train de préparer son XIIe Congrès, qui devrait se tenir en janvier 2016. Le texte met en doute la capacité des dirigeants actuels à apporter une solution aux graves problèmes actuels et à procéder aux choix qui s’imposent.
La Rédaction d’Eglises d’Asie a traduit le texte vietnamien mis en ligne le 13 décembre 2014 sur le site de l’agence Vietnam Redemptorist News (VRNs).
Le dixième plénum du Comité central du Parti communiste vietnamien va se réunir à partir du 20 décembre 2014. C’est une réunion importante qui devrait débattre des graves problèmes soulevés par la prochaine tenue du XIIe Congrès du Parti qui devrait avoir lieu au mois de janvier 2016, c’est-à-dire dans treize mois, si du moins, ce dernier est organisé aux dates prévues par le calendrier officiel.
Il faut dire tout d’abord que le Xe plénum a pris un retard anormal et n’a sans doute pas été soigneusement préparé. En conséquence, on peut penser que les désaccords concernant le choix du personnel et de la ligne politique vont se multiplier pendant les douze mois à venir.
Il existe en effet de nombreux problèmes importants dans lesquels le Parti est empêtré aujourd’hui et pour lesquels il ne trouve aucune solution.
1. Dans sa majorité, la génération des dirigeants actuels a atteint ou dépassé les 65 ans ; ces responsables devraient donc démissionner conformément aux règles non écrites appliquées depuis longtemps par le Parti communiste vietnamien, qui suit en cela l’exemple chinois. Une telle situation pousse les groupes rivaux à comploter les uns contre les autres dans les coulisses du Parti, et à se disputer âprement le soutien de la population dans leurs bases arrière.
Cette situation fait penser aux icebergs dont la partie immergée est dix fois plus volumineuse que la partie émergée. L’arrestation de Ha Van Tham (1), les accusations portées contre Trân Van Tuyên (2), Lê Thanh Cung (3), Hoang Van Nghiêm (4), les arrestations de Hông Lê Tho et de Nguyên Quang Lâp (5), la maladie de Nguyên Ba Thanh (6), les menaces proférées contre les blogueurs, tout cela n’est que la partie émergée d’un iceberg dont la véritable taille est bien plus grande.
2. L’influence des Etats-Unis au Vietnam est chaque jour plus marquée. C’est avec irritation que la Chine voit ses ambitions se heurter directement aux approches répétées des Etats-Unis auprès du Vietnam, un pays qui, depuis les années 1990 jusqu’à aujourd’hui, n’avait jamais été soumis à des influences autres que chinoises. Selon le spécialiste de géopolitique Robert Kaplan, les Etats-Unis considèrent le Vietnam comme la plus importante des dix nations de l’Asie du Sud-Est, tandis que la Chine voit le Vietnam comme le plus grand obstacle à son expansion, davantage encore que les Etats-Unis. C’est pourquoi le Parti communiste vietnamien est aujourd’hui divisé en ce qui concerne ces deux pôles d’influence que sont la Chine et les Etats-Unis.
3. L’impasse politique du régime actuel est due à l’obsolescence de son modèle politique. Les dirigeants politiques ont tous la même obsession : faire en sorte que le régime ne s’engage pas dans une voie sans issue.
Faut-il alors suivre totalement la Chine ?
Les dirigeants actuels ne peuvent le faire pour deux raisons principales. D’abord parce qu’aucun des deux groupes concurrents à l’intérieur du Bureau politique n’est assez puissant. Le groupe formé par le secrétaire général du Parti et le chef de l’Etat n’arrive pas à s’imposer. Ensuite, il est impossible que le Vietnam soit totalement assujetti à la Chine à cause de l’opposition de la population à cet asservissement et parce que le Vietnam ne peut se passer de l’influence américaine.
Faut-il alors suivre le modèle russe ?
Cela serait très difficile en raison du conservatisme de nos dirigeants à l’égard d’un passé vénéré. Ces derniers savent qu’ils sont dans l’impasse mais aucun ne veut abandonner le modèle familier pour tenter une aventure nouvelle. Le groupe du Premier ministre Nguyên Tân Dung pourrait essayer. Mais il lutte seul contre trois et même s’il tentait d’imiter ses voisins du Cambodge ou encore la Russie, ce serait loin d’être facile.
Convient-il de se mettre dans le sillage des Etats-Unis ?
Ce ne peut être qu’une perspective très lointaine ! Cela ne pourrait se produire que par une révolution, un soulèvement de la population qui renverserait le régime. L’exemple de la Birmanie est instructif pour le pouvoir actuel. Si le gouvernement est attentif, s’il sait se réformer quelque peu, alors il devient possible pour lui de faire l’économie d’une révolution et de se maintenir ainsi au pouvoir.
Conclusion
Le Xe plénum risque de donner lieu à de nombreuses péripéties. Pendant la durée de la réunion, le climat politique va être tendu et produire son lot d’arrestations, de pressions, de conflits, de menaces. Tout comme la Russie à la fin des années 1980, les groupes concurrents à l’intérieur du Parti sont engagés dans des luttes intestines pour triompher les uns des autres. Ils ont besoin pour cela d’aller à l’extérieur. Ainsi, la lutte intérieure va se transformer en bataille pour l’extermination des diverses cliques et groupes qui, à la base, soutiennent les adversaires. Il sera aussi nécessaire d’entraîner les organisations de masse dans cette même bataille.
Le XIIe Congrès adoptera une résolution qui formera le cadre des projets des cinq prochaines années, de 2016 à 2021. Les plénums qui auront lieu pendant ces cinq années ne pourront adopter de décisions que dans ce cadre préétabli. C’est peut-être la dernière occasion de changement pour le Parti communiste vietnamien afin de s’adapter aux circonstances actuelles, après que le changement de Constitution de 2013, annoncé à grand fracas, a abouti à un résultat décevant. Le Parti communiste doit s’engager dans une réforme politique importante sous peine de troubles graves qui échapperont à son contrôle.
Pour ce qui concerne la question du personnel aussi bien que pour les textes et les lignes politiques, le Parti communiste est en plein embarras sinon dans une impasse, alors que le pays est au seuil de la faillite et que la situation est urgente. Cette impasse, le Parti communiste en porte la pleine responsabilité. Les réactionnaires et les ‘forces hostiles’ n’y sont pour rien.
Lê Minh Nguyên
Notes
(1) NdT : L’auteur énumère une série d’affaires qui ont fait la ligne de la presse officielle et qu’il considère comme la partie visible de l’activité du Parti communiste vietnamien. Ha Van Tham est un homme d’affaires de 42 ans, directeur de l’Ocean Group. En 2014, il était classé huitième sur la liste des plus riches vietnamiens, avec une fortune estimée à un milliard de dollars. Le 24 octobre dernier, après la parution d’un communiqué de la banque nationale l’accusant d’avoir gravement violé la loi, il a été arrêté et emprisonné. On soupçonne que cette affaire comporte des dessous politiques.
(2) NdT : Trân Van Truyên, 64 ans, est un apparatchik, membre du Comité central du Parti, retraité depuis 2011. Les plus hautes fonctions lui ont été confiées aussi bien dans l’appareil du Parti que dans l’administration gouvernementale. Il est chef du Parti communiste pour la province de Bên Tre. En 2013, un journal dénonce sa fortune et ses nombreuses propriétés privées aussi bien à Bên Tre qu’à Hô Chi Minh-Ville. Une enquête menée à ce sujet conclut, en novembre 2014, à un enrichissement illégal.
(3) NdT : Lê Thanh Cung, 60 ans, trente-deux ans de Parti, est un cadre de haut niveau qui a accompli une brillante carrière et obtenu la médaille du travail, troisième classe. Il était chef de la province de Binh Duong lorsqu’il a été dénoncé pour s’être approprié une plantation d’hévéas et s’être fait construire une luxueuse demeure.
(4) NdT : Hoang Van Nghiên, 73 ans, membre du Comité central du Parti, est l’ancien président du Comité populaire de Hanoi. Il lui a été reproché publiquement d’avoir refusé de restituer son domicile de fonction, alors qu’il avait pris sa retraite il y a plus de huit ans.
(5) NdT : Lê Hông Tho et Nguyên Quang Lâp sont des écrivains et journalistes indépendants tout récemment arrêtés. Eglises d’Asie leur a consacré une dépêche le 12 décembre dernier.
(6) NdT : Nguyên Ba Thanh est le très célèbre ancien chef du Parti communiste de la ville de Da Nang, dont il a assuré le développement rapide et spectaculaire, quelquefois au détriment de l’environnement. C’est ainsi qu’il a fait disparaître l’antique paroisse catholique de Côn Dâu pour la remplacer par une « zone urbaine ». Appelé à la direction d’un comité de lutte contre la concussion par le secrétaire général du Parti, il s’est, semble-t-il, heurté à l’opposition du Premier ministre. Officiellement, il est à l’heure actuelle à l’étranger pour soigner une maladie.
(Source: Eglises d'Asie, le 16 décembre 2014)
Pope Francis: Serving the poor is how to meet Jesus
- Viết bởi Vatican Radio
(Vatican 2014-12-14 ) Pope Francis met with the French charitable organizations “Amis di Gabriel Rosset” and the “Foyer Notre Dame des Sansabri”, which Rosset founded in 1950 to help the homeless people of France.
Pope Francis thanked the groups for their commitment to the “poorest”: the homeless, the hungry, and those without work, and “therefore without dignity.”
“Your founder, Gabriel Rosset, had heard the cry of the poor; was shocked at the suffering of others, and responded with generosity,” Pope Francis said. The Pope in serving the poor, they are serving Christ, and that “through them, you meet Jesus.”
“The world today is in urgent need of this witness of Divine mercy,” continued Pope Francis. “In today’s time, the human person is often dismissed as useless…God, on the other hand, always recognizes the dignity and nobility of the child He loves. The poor are favored by the Lord, and are at the center of the Gospel.”
Pope Francis thanked them for their “testimony of mercy”, which through “concrete actions” give people a new hope, and help restore their dignity.
The Holy Father concluded by reminding them to remain firmly faithful to their name, “Notre Dame des Sansabri” [Our Lady of the Homeless], saying the Marian dimension of their work is “vitally important.”
“The Heart of Mary is full of compassion for all people, above all for the poor and disadvantaged, those most in need; and it is her maternal tenderness - together with that of the Church - which is manifested through you.”
Radio Vatican
Deux nouveaux blogueurs arrêtés pour avoir abusé de « la liberté démocratique »
- Viết bởi Eglises d'Asie
Vietnam: Deux nouveaux blogueurs arrêtés pour avoir abusé de « la liberté démocratique »
Jeudi 11 décembre, l’association américaine Human Rights Watch (HRW) a publié un communiqué débutant par cette injonction : « Le Vietnam doit cesser d’utiliser des articles de lois grotesques pour emprisonner les personnes qui critiquent le pouvoir. »
L’intervention de l’association américaine a été provoquée par l’arrestation de deux blogueurs renommés, Nguyên Quang Lâp et Hông Lê Tho, tous deux accusés d’avoir abusé de « la liberté démocratique » et porté atteinte aux intérêts nationaux. Il s’agit là de deux crimes sanctionnés par l’article 258 du Code pénal. Le communiqué demande que les deux journalistes indépendants dont le seul tort est de s’être exprimé d’une manière critique, soient immédiatement remis en liberté.
Nguyên Quang Lâp a été arrêté le 6 décembre dernier. Hông Lê Tho avait été appréhendé quelques jours plus tôt, le 29 novembre, à Hô Chi Minh-Ville. C’est à partir de l’année 2004 que les autorités vietnamiennes ont commencée à utiliser l’article 258 pour réprimer les délits d’expression. Depuis cette date, cette disposition du Code pénal a été utilisée pour arrêter et condamner au moins dix militants des droits de l’homme et quatre blogueurs. L’association américaine qualifie de « monstrueuse » cette pénalisation de la liberté démocratique. Elle est d’autant plus absurde qu’elle émane d’un pouvoir antidémocratique et non respectueux des libertés individuelles, poursuit HRW.
Nguyên Quang Lâp , âgé de 58 ans, tenait régulièrement un blog intitulé Quê Choa. Celui-ci était renommé et suivi par de nombreux lecteurs. Nguyên Quang Lâp est aussi un écrivain bien connu. Après sa sortie de l’Ecole polytechnique, il avait mené une courte carrière militaire de cinq ans au début des années 1980, avant de choisir de se consacrer à l’écriture. Il devint adjoint du rédacteur en chef d’une revue intitulée Cua Viet (‘Portes du Vietnam’), dont l’existence fut éphémère ; le gouvernement en interdit sa publication au bout de dix-sept numéros. Dans les années 1990, Nguyên Quang Lâp s’installa à Hanoi et écrivit des textes littéraires qu’il fit paraître dans diverses revues culturelles de la capitale. Les pièces de théâtre et les scénarios de films écrits par lui rencontrèrent un grand succès et furent récompensés par des prix littéraires. Il a également écrit un roman et de nombreuses nouvelles. En 2001, un accident de voiture le laissa paralysé d’un bras et d’une jambe.
Ce n’est qu’en 2007 qu’il entama son blog Quê Choa. Celui-ci attira très rapidement l’attention de nombreux lecteurs dans le pays et dans la diaspora. En 2013, le gestionnaire du site où était hébergé le blog lui enjoignit de ne pas aborder de questions classées « sensibles » et d’éviter les critiques subversives. L’auteur refusa et chercha refuge pour son blog dans plusieurs sites locaux afin de le faire publier à l’étranger. Malgré les attaques lancées contre Quê Choa, les lecteurs n’ont pas cessé d’affluer. Au mois de juin 2014, plus de 100 millions d’internautes avaient visité le blog. Les menaces se multiplièrent alors sans entamer sa volonté de garder son indépendance. Il écrit alors : « Depuis toujours, je ne suis soumis à personne et je ne m’oppose à personne, comme c’est le devoir de tout écrivain. Je ne fais que conduire ma petite barque, le bateau de la vérité vers le peuple… »
Le premier blogueur arrêté Hông Lê Tho (65 ans) était le responsable d’un bloc appelé Lot Gach, également renommé. Dans les années 1960, pendant la seconde guerre du Vietnam, il était étudiant au Japon et militait dans le mouvement pacifiste, La Troisième force. Après le changement de régime de 1975, pendant quatre ans, il travailla l’ambassade du Vietnam au Japon et revint dans son pays. En 2011, il ouvrit son propre blog avec l’intention de publier des textes recueillis dans diverses revues, concernant des questions politiques et sociales. Il fit ainsi connaître au public de nombreux articles traitant de la souveraineté du Vietnam sur les archipels de Spratley et Paracel.
Le récent communiqué de Human Rights Watch conclut en faisant remarquer que le Vietnam est, depuis cette année, membre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Pourtant, le gouvernement ce pays continue d’utiliser l’article 258 du Code pénal pour faire taire la voix des journalistes indépendants en dépit engagements pris devant les Nations Unies à cet égard (1). (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 12 décembre 2014)
Vietnam: Ouverture du dossier de canonisation d’un prêtre vietnamien mort héroïquement pour ses paroissiens
- Viết bởi Eglises d'Asie
Le 31 octobre dernier, la Congrégation pour les causes des saints a informé l’évêque de Cân Tho que désormais rien ne s’opposait (Nihil obstat) à l’ouverture du dossier de canonisation du P. François-Xavier Truong Buu Diêp, un prêtre vietnamien mort héroïquement en 1946 au cours de la première guerre du Vietnam pour sauver la vie de ses paroissiens.
La nouvelle a réjoui tout le diocèse ainsi que les très nombreux pèlerins chrétiens et non chrétiens qui affluent de tout le pays auprès de son tombeau à l’église de Tac Say, dans le diocèse de Can Tho, depuis plusieurs décennies. L’ouverture de ce dossier avait été proposée et demandée par l’ensemble de la Conférence épiscopale du Vietnam, lors de sa première assemblée annuelle de 2012 qui s’était tenue du 9 au 13 avril dans le diocèse de Xuân Lôc.
En avril 2008, le cardinal Jean-Baptiste Pham Minh Mân, archevêque émérite de Saigon, dans une interview traduite par Eglises d’Asie, confiait que, dans son enfance, il avait connu ce prêtre. Le futur cardinal n’avait encore que 8 ans lorsque le P. Diêp, venu rendre visite à ses parents, leur conseilla d’envoyer leur fils apprendre le latin au petit séminaire.
Le cardinal présentait ainsi le prêtre dont la canonisation est aujourd’hui demandée : « Le P. François-Xavier Truong Buu Diêp a été un saint prêtre, toujours soucieux de l’avenir de l’Eglise et encourageant les fidèles à s’engager dans la vie religieuse. Son attention a été tournée vers la population. Partout où il passait, il s’efforçait d’édifier un lieu de culte et de faire construire des habitations pour les fidèles. Il a vécu et il est mort pour eux. »
Le petit village où François-Xavier Truong Buu Diêp a vu le jour en 1897 se trouve au sud-ouest du Vietnam, dans ce qui est aujourd’hui la province d’An Giang. Cette région dépendait à l’époque du vicariat apostolique de Phnom Penh, au Cambodge. C’est là qu’il fut ordonné prêtre en 1924 après des études au grand séminaire de Phnom Penh.
En 1930, il est nommé curé de la paroisse de Tac Say. Il en sera le pasteur pendant seize ans, jusqu’à sa mort. Durant toutes ces années, il acquiert la réputation d’être un prêtre zélé, proche des fidèles, très attentif à leurs besoins, animé d’un grand esprit missionnaire ; il a fondé plus de huit chrétientés aux alentours de la paroisse.
En 1945, c’est le début de la première guerre d’Indochine et moins d’un an plus tard, la région où il habite s’embrase. Une grande partie en est occupée par le Vietminh. La plupart des prêtres de la région se retirent. Le P. Diêp refuse de partir et reste près de ses fidèles.
Le 12 mars 1946, le Vietminh l’arrête avec soixante-dix de ses paroissiens de Tac Say. Tout le groupe est enfermé dans un grenier à riz. Il propose alors à ses geôliers de prendre sa vie et de laisser la vie sauve à ses fidèles.
On découvrira plus tard son corps nu et affreusement mutilé dans un étang proche du lieu où il avait été détenu. (eda/jm) (Source: Eglises d'Asie, le 12 décembre 2014)
Chine: Noël en Chine, une fête populaire mais politiquement incorrecte ?
- Viết bởi Eglises d'Asie
Cette année ne fera pas exception : dans les grandes villes du pays, les magasins et les artères commerçantes seront pavoisés aux couleurs de Noël. Effigies du Père Noël, sapins de Noël et Christmas carols satureront l’espace. Démarche purement commerciale, diront les uns, attrait culturel pour une certaine modernité associée à l’Occident, diront les autres. Au sein des instances intellectuelles proches du pouvoir, cet attrait pour la fête de Noël est vu avec circonspection, voire une franche hostilité. Elle serait en effet contraire à l’esprit patriotique prôné par les dirigeants du pays. En mai dernier, l’Académie chinoise des sciences sociales publiait un Livre bleu détaillant les « défis les plus sérieux » se posant au pays. Quatre d’entre eux étaient listés, à savoir l’exportation par les nations occidentales des idéaux démocratiques, l’hégémonie culturelle occidentale, la dissémination de l’information via Internet et les infiltrations religieuses. |
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Mongolie: Ordination diaconale du premier séminariste d’origine mongole
- Viết bởi Eglise d'Asie
Jeudi 11 décembre prochain à Séoul, en Corée du Sud, sera ordonné en vue de la prêtrise, le premier diacre d’origine mongole, pour la préfecture apostolique d'Oulan-Bator.
Alors que l’Eglise catholique vient de fêter ses 20 ans d’existence, l’ordination d’Enkh-Joseph marque un tournant que le préfet apostolique d’origine philippine Mgr Wenceslao Padilla, appelait de ses voeux depuis longtemps, espérant voir enfin un clergé autochtone reprendre le flambeau allumé vingt ans plus tôt par les prêtres de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM) (1).
Aujourd’hui, la petite Eglise de Mongolie qui continue de croître avec une étonnante vitalité, a conscience de l’importance de cet événement, tous ses prêtres et religieux (plus de 80 missionnaires, issus de 22 nationalités différentes) étant de nationalité étrangère.
Le futur diacre, Enkh Baatar, 23 ans, - qui a choisi Joseph comme nom de baptême - s’est exprimé le 27 novembre dernier, depuis la Corée du sud où il est en formation, dans une vidéo diffusée sur le blog de l’Eglise catholique de Mongolie. Il s’est confié sur ce qui l’avait amené à vouloir devenir prêtre, les difficultés qui avaient jalonné son parcours, et la foi profonde qui l’animait.
«Je voulais aller tout droit au séminaire après avoir terminé l'école, mais ma famille et tout le monde dans la mission, y compris l'évêque, m'a conseillé de me former d’abord à l'université, j’étais très déçu », se rappelle Enkh (un nom qui signifie « Paix » en mongol). Reconnaissant aujourd’hui que « c’était une sage décision », il ajoute que « la science [lui] a permis d’approfondir [sa] recherche de Dieu ».
Après avoir obtenu un diplôme de biochimie à la Mongolia International University, institution fondée par des protestants sud-coréens à Oulan-Bator, le jeune homme s’est envolé en août 2008 pour le diocèse de Daejon en Corée du Sud, où il a d’abord étudié le coréen pendant six mois avant de suivre les cours du séminaire.
« Hier, dimanche 7 décembre, lors de la messe à la cathédrale Saint Pierre-Saint Paul d’Oulan-Bator, la mère d’Enkh Joseph s’est adressée à l’assemblée, rapporte un fidèle de la paroisse à Eglises d’Asie. « Elle a raconté comment son fils, qui accompagnait sa soeur aînée à l’église depuis l’âge de 5 ans, avait dû lutter pour persévérer dans sa vocation; elle-même, comme la plupart de ses proches et amis, avaient tenté pendant des années de le dissuader de devenir prêtre ».
Aujourd’hui, très fière de son fils, comme l’ensemble de la communauté catholique de Mongolie dont il est pour le moment le seul représentant de la future « Eglise autochtone », la mère du jeune séminariste sera présente à l'ordination aux côtés du curé de la cathédrale.
Enkh Joseph, qui a laissé le souvenir d’un membre très actif et apprécié à la paroisse Saint Pierre-Saint Paul, est aujourd’hui soutenu par toute la communauté catholique de son pays qui a lancé le 2 décembre dernier sur son blog et sa page Facebook, une neuvaine à l’intention du futur diacre.
« Cette ordination, outre son importance ecclésiale et apostolique évidente, aura également des conséquences pratiques et permettra à l’Eglise d’avoir enfin le droit de posséder des biens immobiliers et d’être son propre représentant légal », explique H., chef d’entreprise expatrié depuis plusieurs années en Mongolie. En effet, selon les lois de la République de Mongolie, seul un citoyen mongol peut posséder un terrain ou diriger un organisme religieux. « C’est la raison pour laquelle le chef officiel de l'Eglise mongol [Mgr Padilla]est la secrétaire de l'évêque, laquelle possède aussi officiellement la plupart des terrains de la préfecture apostolique à Oulan-Bator. .. », ajoute-t-il.
En outre, depuis la loi de 2009 obligeant les étrangers travaillant dans le pays (dont les missionnaires) à embaucher du personnel mongol selon un système de quotas élevés, l’arrivée dans les cadres de l’Eglise locale d’un citoyen mongol, permettra sans aucun doute d’alléger une situation financière qui commençait à devenir source d’inquiétude.
« Selon ces quotas, l'Eglise catholique devrait en principe engager une soixantaine de personnes supplémentaires, mais nous n’avons pas l'argent pour assurer leur salaire » expliquait Mgr Padilla il y a quelques mois, ajoutant que « 13 missionnaires devraient partir si la loi était appliquée stricto sensu».
Selon les dernières estimations, les chrétiens, toutes confessions confondues, représentent à l’heure actuelle un peu plus de 2 % de la population mongole, laquelle suit majoritairement les pratiques d’un bouddhisme tibétain mêlé de croyances chamaniques.(eda/msb)
Notes
(1) Les premiers missionnaires philippins de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM) sont arrivés en Mongolie en 1992. Ils avaient pour mission de reconstruire une communauté chrétienne sur les lieux où, soixante-dix ans plus tôt, la même congrégation avait créé une mission sui juris, entièrement balayée par l’avènement du communisme, en 1924.
(2) Oulan-Bator compte plusieurs lieux de culte catholique dont quatre sont des paroisses, Sainte-Marie, Saint Pierre-Saint Paul (cathédrale), Le Bon Pasteur, Sainte-Sophie (depuis octobre 2012), auxquelles il faut rajouter les lieux de culte Saint-Thomas (créé en janvier 2013) ainsi que la « Shuvuun fabrik » (‘ferme de poulets’) qui dépend administrativement de la capitale mais se trouve à une trentaine de km du centre ville. Deux autres paroisses ont été créées pour le reste du territoire de Mongolie (Marie-Mère de Miséricorde à Arvaiheer, et Marie-Secours des chrétiens à Darhan). Il existe également plusieurs missions, chapelles isolées ou écoles catholiques en dehors d'Oulan-Bator mais les autorisations d’y pratiquer officiellement le culte semblent beaucoup plus difficiles à obtenir.
(Copyright Légende photo: Le premier séminariste d’origine mongole va être ordonné diacre le 11 décembre. DR
Source: Eglises d'Asie, le 8 décembre 2014)
Pope: Message to Festival of the Family participants
- Viết bởi Vatican Radio
(Vatican 2014-12-05) Pope Francis has sent a Message to the organizers and participants in the Festival of the Family taking place on the shore of Lake Garda in north-central Italy on Friday. “The future of humanity depends upon the family,” writes the Holy Father in his Message, “and it is therefore necessary to allow [the family] to play its role,” in society.
The theme of the gathering is: the ecosystem of life and work. “It is not enough to reiterate the importance of the family and to affirm its rights,” continues Pope Francis’ Message, “it is necessary to consider how the tasks of the family and of society can be structured in real terms, especially with regard to the relationship between professional life and family life.”
The Message goes on to treat of public policy in relation to families, the social and legal status of the family in general, the assistance that should be offered to those who are materially or morally disadvantaged, and the attention that should be given to women in the workplace. “We must ensure that women are not, for economic reasons, compelled to undertake too heavy a burden or accept excessive working hours, which are then added to all their responsibilities in housekeeping and raising children,” explains the Holy Father. “Above all,” he writes, “it is necessary to recognise that women’s work, at all levels of family life, also constitutes an unparalleled contribution to the family and the future of society.”
Sri Lanka: L'appel d'un catholique sri-lankais au pape François: « Je vous en prie, ne venez pas !»
- Viết bởi Eglises d'Asie
La polémique concernant le détournement de la visite du pape à son profit par le régime autoritaire de Colombo, actuellement en pleine campagne électorale, bat aujourd'hui son plein au Sri Lanka, comme le soulignait Eglises d'Asie dans une précédente dépêche.
Cette lettre ouverte de Ruki Fernando a été publiée le 1er décembre dernier dans Groundviews, site d'information en ligne sri-lankais et média indépendant luttant pour les droits de l'homme. Ruki Fernando, catholique et cingalais, est un militant connu au Sri Lanka. Il est fréquemment menacé, arrêté et emprisonné, comme en mars dernier pour avoir enquêté sur les disparitions de civils, en tant que membre d'Inform Human Rights Documentation Center (INFORM), basé à Colombo.
Dès sa parution en ligne, ce texte a été partagé par un grand nombre d'internautes et abondamment commenté, la plupart des lecteurs approuvant sans réserves l'analyse du militant des droits de l'homme (1).
La traduction est de la rédaction d'Eglises d'Asie.
La crainte des violences électorales est omniprésente: elle a débuté avec la mort d'un politicien de l'opposition, abattu quelques heures seulement après l'annonce de la date des élections. La semaine qui a suivi cette annonce, au moins six tentatives d'assassinats ont été signalées, la plupart visant des membres de l'opposition. Les abus de pouvoir et la corruption généralisée des fonctionnaires de l'Etat devraient être également au rendez-vous, comme lors des précédentes élections. Il y a aussi cette peur de voir surgir, dans les jours qui suivront le scrutin, des vagues de violences massives et de représailles à l'encontre des militants de l'opposition. Lors de la dernière élection présidentielle en 2010, le principal candidat de l'opposition a été emprisonné immédiatement après la publication des résultats des votes. Plane également la crainte que l'actuel détenteur du pouvoir n'accepte pas de rendre celui-ci, au cas où un candidat de l'opposition arriverait à remporter les élections.
Après des années de répression des dissidents et des minorités ainsi que d'incertitude concernant la viabilité des candidats de l'opposition face au président sortant, il semble cependant que l'espoir, l'enthousiasme et le courage commencent à renaître parmi les Sri-Lankais, lesquels mettent en place débats et échanges sur l'avenir du pays, la démocratie, l'Etat de droit, la paix et la réconciliation, ainsi que la question des minorités. Je reste persuadé également que c'est le devoir des catholiques de s'engager pleinement sur ces questions, étant donné qu'elles peuvent avoir des conséquences graves pour notre pays et ce, dans un avenir proche.
Il est probable que les résultats des élections seront officiellement annoncés au soir du 9 janvier ou le lendemain matin. Les jours qui suivront seront une période où les Sri-Lankais, y compris les catholiques, subiront de plein fouet les conséquences du scrutin dans un contexte qui sera très certainement marqué d'une grande tension et d'une grande violence.
Si un nouveau président, ou le président actuel, prend pacifiquement le pouvoir, cette période post-électorale sera l'occasion pour les Sri-Lankais de faire avancer les réformes, afin de faire advenir un type de gouvernement favorisant l'Etat de droit, la liberté des médias, l'indépendance de la Justice, la fin de l'impunité pour les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire, la réconciliation entre les populations, la résolution politique du conflit ethnique, etc. Dans le cas présent, nous catholiques ainsi que nos frères et sœurs non-catholiques, pouvons avoir à faire un choix difficile entre celui de nous engager pleinement dans les préparatifs de cette occasion rare et unique de la visite papale et de la béatification du Bienheureux Joseph Vaz, ou celui de se préparer à une élection présidentielle critique.
Visiter le Sri Lanka trois ou quatre jours après les résultats des élections ne donnera pas non plus suffisamment de temps à Votre Sainteté pour évaluer la situation post-électorale sur place ni pour partager quelques réflexions sur la façon dont les chrétiens peuvent et doivent s'engager sur les questions socio-politico-économiques du pays, en particulier auprès des victimes des violations des droits de l'homme et de leurs familles.
Comme moi, la plupart des Sri-Lankais, catholiques ou non, seraient très heureux d'accueillir Votre Sainteté au Sri Lanka. Mais quelques jours après une élection présidentielle, ce n'est certainement pas le bon moment. Non seulement Votre Sainteté a déjà été utilisée afin de raccourcir la durée de la campagne électorale - ce qui affectera très défavorablement les candidats de l'opposition -, mais elle est de plus impliquée dans le soutien de la campagne électorale du président sortant.
Les élections présidentielles au Sri Lanka n'auraient dû avoir lieu que dans deux ans et il n'y avait absolument aucune raison de les prévoir maintenant. Leur date a été fixée en janvier 2015 pour l'intérêt d'un seul individu – le président sortant –, voire de sa famille. De même, il n'y avait aucune urgence non plus à organiser une visite papale ou à béatifier le Bienheureux Joseph Vaz.
Pour ces deux événements, nous avons attendu deux décennies pour l'un, et des centaines d'années pour l'autre; nous pouvons bien attendre encore quelques mois, voire quelques années (2). Une visite papale en 2016 (peut-être lorsque vous viendrez en Asie de nouveau pour le Congrès eucharistique mondial ?) pourrait être beaucoup plus porteuse de sens pour tous les catholiques et pour les Sri-Lankais. En particulier parce qu'elle nous permettrait de nous préparer spirituellement et de participer aux célébrations, en tenant compte du contexte socio-politico-économique.
Vivre au Sri Lanka aujourd'hui: le rôle « prophétique » de l'Eglise catholique
Je profite de cette occasion pour partager ici certaines réflexions et faits tirés de mon expérience personnelle. Celle-ci est incomplète bien entendu, aussi bien dans l'espace que dans le temps, mais j'espère qu'elle aidera Votre Sainteté à avoir un aperçu de la vie à Sri lanka, que la grande majorité des médias, du gouvernement et même de la plupart des dirigeants de l'Eglise ne tiennent pas à faire connaître (3).
En mars 2014, j'ai reçu des messages pressants venant d'un grand nombre de Tamouls me demandant d'aider leurs parents et d'autres personnes de leur communauté qui auraient été arrêtés dans la province du Nord, ravagée par la guerre civile, et dont ils n'avaient jamais eu de nouvelles par la suite. Je me suis rendu sur place avec un prêtre catholique afin d'enquêter sur ces faits et voir si nous pouvions offrir une aide quelconque (3).
Pour nous, il s'agissait de répondre à l'appel qui est fait à tout catholique, de visiter les prisonniers (ou du moins leurs familles) ainsi que de porter secours à toute victime d'injustice. Mais la police et l'armée nous ont suivis, immobilisés pendant de longs moments aux checkpoints, et empêchés de nous entretenir avec les personnes concernées, avant de finir par nous arrêter. J'ai été soumis à un interrogatoire intense, sans pouvoir obtenir l'aide d'un avocat, et ce en dépit de mes demandes répétées et de celles de plusieurs avocats mandatés pour m'assister. Les raisons invoquées dans mon mandat d'arrestation étaient que j'étais un agent du terrorisme, envoyant des informations à l'étranger contre de l'argent, afin de nuire au gouvernement.
Je sais que nous devons tous deux [le prêtre catholique et moi] notre libération à l'indignation immédiate et massive manifestée par la communauté nationale et internationale [à l'annonce de l'arrestation.NdT]. Mais nous sommes toujours sous haute surveillance, nos comptes bancaires sont examinés en permanence et et les ordonnnances émises par le tribunal ont restreint nos liberté d'expression et de déplacement.
L'une des femmes au sujet de laquelle nous avions enquêté, Jeyakumari Balendran, languit toujours en prison depuis plus de huit mois, sans chef d'inculpation (4) et sans avoir pu revoir sa fille adolescente. Une autre encore a été détenue, puis relâchée, mais empêchée de quitter le territoire. Sa belle-mère, que nous avons rencontrée durant notre visite, a également subi le même sort. Et il y en a encore beaucoup d'autres qui sont en prison depuis très longtemps, sans avoir commis aucun délit ou crime.
En août 2006, de nombreuses personnes ont été tuées et d'autres grièvement blessées alors qu'elles étaient réfugiées dans l'église catholique d'Allaipiddy à Jaffna, qui avait offert jusque là une protection contre les combats à la foule des civils tamouls terrifiés. Ce n'était pas la première fois que des civils étaient massacrés et blessés alors qu'ils avaient trouvé refuge dans une église catholique. Même les hôpitaux n'ont pas été épargnés par les tirs. Le P. Jim Brown, un jeune prêtre catholique tamoul, qui était le curé de l'église d' Allaipiddy, a disparu après avoir fait tout son possible pour protéger les civils, empêcher qu'ils soient tués, et apporter une aide médicale aux blessés. Personne n'a jamais été reconnu coupable ou poursuivi pour la disparition du P. Brown, pas plus que pour celle du fils de Mme Jeyakumari mentionnée plus haut, ou encore de celles de journalistes, militants des droits de l'homme et autres civils qui ont eux aussi disparu sans laisser de traces.
Leurs familles, qui réclament la vérité et la justice sur ces disparitions, sont menacées, intimidées et harcelées. En août dernier, j'étais à un rassemblement « d'écoute et de partage » avec ces familles de portés disparus, qui se tenait dans un centre des Oblats de Marie Immaculée (OMI). C'est alors qu'un groupe de moines bouddhistes a investi les lieux, et lorsque nous avons appelé la police, celle-ci nous a obligés à ajourner la réunion, refusant de prendre aucune mesure contre les agresseurs.
Le gouvernement et l'administration d'Etat ont calomnié et persécuté un évêque catholique tamoul pour avoir voulu dénoncer les violations des droits de l'homme, et ont même été jusqu'à appeler à son arrestation (5). Il a dû subir de rudes interrogatoires à au moins deux reprises.
De nombreux catholiques – des membres du clergé comme des laïcs -, des journalistes indépendants et des militants des droits de l'homme ont été tués, portés disparus, attaqués, menacés, intimidés, harcelés, discrédités par de fausses accusations. Chrétiens et musulmans ont été la cible de très graves attaques de la part de groupes se prétendant bouddhistes.
Il y a eu aussi la spoliation des terres, de façon totalement illégale, à des fins militaires ou touristiques. Un village tamoul catholique, très traditionnel, où l'Eglise possédait ses propres terres, est aujourd'hui une base de la marine sri-lankaise. L'armée continue de contrôler et d'interdire tous les événements religieux et civils dans le Nord. La militarisation gagne le pays entier et tous les domaines, y compris l'éducation, les sports, les stations touristiques, les compagnies aériennes, les lignes navales, les magasins, les restaurants, les exploitations agricoles, etc.
Quant aux efforts tardifs de l'ONU pour aider à faire la vérité sur les faits commis durant les dernières années de la guerre civile et en rechercher les responsables, ils ont été balayés par le gouvernement qui a refusé de les reconnaître.
Le Sri Lanka est un pays où un prêtre catholique peut disparaître pour avoir seulement voulu écrire une lettre au pape. En mai 2009, un prêtre catholique tamoul, le P. Francis Joseph, a écrit une lettre ouverte au pape Benoît XVI depuis la zone de guerre, où il révélait la situation atroce des civils et leur massacre par milliers. Il y exprimait notamment la peur d'être peut-être tué par le gouvernement sri-lankais pour avoir écrit et rendue publique une telle lettre. J'ignore si le pape Benoît IVI a lu cette lettre, s'il a tenté d'agir ou même d'en protéger l'auteur. Ce que je sais, c'est que quelques jours après avoir écrit cette lettre, le P. Joseph a été vu se rendant à l'armée sri-lankaise, et qu'ensuite il n'a jamais réapparu. Un procès est actuellement en cours sur la disparition du P. Joseph et l'affaire a été portée devant une commission d'enquête au Sri Lanka, mais nous sommes encore bien loin d'avoir rétabli la vérité et la justice à ce sujet.
Je suis conscient du fait que j'aurai probablement à subir des représailles de la part du gouvernement sri-lankais ou même de la hiérarchie de l'Eglise catholique pour avoir lancé cet appel à Votre Sainteté. Avec d'autres catholiques et personnes concernées, cela fait des mois que je suis impliqué dans des réflexions et des discussions au sujet de la visite de Votre Sainteté. Mais maintenant qu'a été officiellement annoncé le jour choisi pour des élections prématurées sans aucune nécessité, avec un mépris flagrant pour votre visite planifiée depuis longtemps et l'utilisation sans vergogne de Votre Sainteté pour la campagne politique du président sortant, je me suis senti le devoir de vous livrer sincèrement ma pensée.
J'espère que Votre Sainteté la prendra également en considération avant de décider si elle se rendra au Sri Lanka en janvier 2015. (eda/msb)
Notes
(1) Les commentateurs en ligne soulignent le « courage » de Ruki Fernando pour avoir écrit cette Lettre, « malgré les dangers qu'il encourt » et disent espérer surtout que « le Pape recevra et entendra cet appel ». NdT
(2) Certains internautes vont encore plus loin dans leur commentaire. Ainsi, Sohan Fernando écrit le 2 décembre: « En tant que catholique sri-lankais, je ressens intimement que cette visite de Votre Sainteté n'est pas « ce que Dieu voudrait », en tout cas, pas dans les circonstances actuelles. Elle n'est ni urgente ni vitale; Dieu est tout puissant et peut agir par des voies que nous ne pouvons même pas imaginer. J'ai foi dans le fait que vous pourrez jouer votre rôle, en tant que vicaire de Notre Seigneur, ici au Sri Lanka, même si vos pieds ne foulent jamais notre sol (…) Mais les conséquences graves et le déchainement de violence qui peut accompagner [votre visite] sont en revanche bien réels, et pourraient toucher non seulement les chrétiens mais des foules de personnes qui se rassembleraient pour les messes publiques et les événements liés à votre venue. » NdT
(3) A cette allusion à peine voilée aux différends qui opposent le cardinal Malcolm Ranjith et une grande partie du clergé catholique cingalais, à la partie tamoule de l'Eglise, les internautes ont été nombreux à réagir, telle une catholique de Colombo écrivant que « [de toutes façons] le cardinal étant un allié du régime, il ne pourra rien sortir de bon [de la visite du pape] », ou encore un certain Viveca qui se désole du fait que « le cardinal actuel ne soit malheureusement qu'un membre haut placé du gouvernement en place, ne souhaitant la visite papale qu'à des fins politiques ». NdT
(4) Ruki Fernando fait ici allusion à l'enquête sur la disparition des civils pendant la guerre pour laquelle il a été arrêté et emprisonné avec le P. Praveen Mahesan en mars dernier. NdT
(5) Dans les provinces du Nord et de l'Est, l'armée, qui occupe encore les terres des Tamouls, a toute licence pour pratiquer des arrestations arbitraires et la torture au titre de la « loi sur le terrorisme ». (Prevention of Terrorism Act (PTA)), voir: http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/sri-lanka/2012-09-28-l2019eveque-catholique-de-mannar-lance-un-nouvel-appel-au-gouvernement-pour-faire-cesser-les-exactions-envers-les-tamouls. NdT
(6) Il s'agit de l'évêque de Mannar, Mgr Rayappu Joseph, qui a subi les foudres de Colombo, mais aussi de son cardinal Mgr Ranjith, pour avoir alerté la Commission des droits de l'homme des Nations Unies. Malgré les menaces dont il a été victime, l'évêque tamoul a réussi à déclencher une enquête sur les crimes de guerre et violations des droits de l'homme au Sri Lanka qui a conclu à la responsabilité de Colombo. NdT
(Copyright Légende photo: "Avec la bénédiction de Sa Sainteté, vous serez notre président encore une fois", proclament les affiches de la campagne de Mahinda Rajapaksa. © Ucanews
Source: Eglises d'Asie, le 4 décembre 2014)
Cardinal Parolin on importance of UK-Holy See relations
- Viết bởi Vatican Radio
(Vatican 2014-12-03 ) Vatican Secretary of State Cardinal Pietro Parolin presides on Wednesday at a special Mass in the Basilica of St Paul Outside the Walls to mark the 100th anniversary of the re-establishment of diplomatic relations between the United Kingdom and the Holy See. The celebration, attended by many ecumenical guests and a high level British government delegation, comes 100 years after Sir Henry Howard was appointed to bring “the cordial congratulations of His Majesty the King on the occasion of his election” to Pope Benedict XV.
Amidst the outbreak of the First World War, the British government recognised that the Pope was “a ruler of wide influence” and the Foreign Secretary of the time, Sir Edward Grey, wanted to assure him that his government also “used every effort to maintain the peace of Europe”.
A century later, what are the common concerns between Britain and the Holy See? How important is this diplomatic relationship today? And what about those who still remain wary of Rome’s “interference” in English affairs? Philippa Hitchen put those questions to the Vatican Secretary of State Cardinal Pietro Parolin.
Cardinal Parolin says it’s a very important anniversary because it’s important to dialogue and have channels of communication to deal together with the problems of the world today. Asked about those who remain wary of Rome’s “interference” in English affairs, he says with a smile that there are always those who’re afraid of the power of the Church. But he quotes from the Vatican II document Gaudium et Spes which clearly speaks of the Church and State as “two autonomous entities” which cooperate together for the good of the human person…..
Regarding controversial questions such as same-sex marriage legislation in Britain, the cardinal says diplomatic relations are not strained by these issues as they are simply a tool through which the two parties keep in touch. But the Holy See, he says, can express its concern about developments on moral issues and it’s important to listen to the voice of the local Church as well….
In the social sphere, the cardinal says there’s increased cooperation with governments including the UK which has shown interest in stepping up that cooperation. “We are also willing to continue and increase this cooperation” he says, particularly in areas of conflict prevention and resolution, in the defence of human rights and in the fight against poverty….
Asked about the high level of Euro-scepticism in Britain today, Cardinal Parolin says it’s not easy to convince people but the Pope’s visit to Strasbourg conveyed the simple message of the importance of the European project, which has led to 60 years of peace and development. Secondly, he notes, the Pope also wanted to bring hope and encouragement especially to the younger generations and to assure them that by resolving some points of weakness it is possible to build a united Europe…
On the possibility of another papal visit to Britain, the cardinal said the Pope has many journeys already planned, to Asia this year, to Philadelphia for the World Meeting of Families, then he is thinking about Africa, so for the moment there’s nothing fixed for Britain, though he said he hopes it may one day be possible to build on the good results of Pope Benedict’s trip to the country.
Declaration of religious leaders for the eradication of slavery
- Viết bởi ViS
Vatican City, 2 December 2014 (VIS) – The following is the full text of the Joint Declaration of Religious Leaders against Modern Slavery
“We, the undersigned, are gathered here today for a historic initiative to inspire spiritual and practical action by all global faiths and people of good will everywhere to eradicate modern slavery across the world by 2020 and for all time.
“In the eyes of God*, each human being is a free person, whether girl, boy, woman or man, and is destined to exist for the good of all in equality and fraternity. Modern slavery, in terms of human trafficking, forced labour and prostitution, organ trafficking, and any relationship that fails to respect the fundamental conviction that all people are equal and have the same freedom and dignity, is a crime against humanity.
“We pledge ourselves here today to do all in our power, within our faith communities and beyond, to work together for the freedom of all those who are enslaved and trafficked so that their future may be restored. Today we have the opportunity, awareness, wisdom, innovation and technology to achieve this human and moral imperative”.
*The Grand Imam of Al Azhar uses the word “religions”.
- Catholicism: Pope Francis;
- Hinduism: Her Holiness Mata Amritanandamayi (Amma);
- Buddhism: Venerable Bhikkhuni Thich Nu Chan Khong, representing Zen Master Thich Nhat Hanh, Thailand; Venerable Datuk K. Sri Dhammaratana, Chief High Priest of Malaysia;
- Judaism: Rabbi Abraham Skorka and Rabbi David Rosen KSG, CBE;
- Orthodox: His Eminence Emmanuel, Metropolitan of France, representing the Ecumenical Patriarch Bartholomaios I;
- Islam: Abbas Abdalla Abbas Soliman, undersecretary of State of Al Azhar Alsharif, representing Mohamed Ahmed El-Tayeb, Grand Imam of Al Azhar; the Grand Ayatollah Mohammad Taqi al-Modarresi; Sheikh Naziyah Razzaq Jaafar, special advisor, representing Grand Ayatollah Sheikh Basheer Hussain al Najafi; Sheikh Omar Abboud;
- Anglicanism: His Grace Most Reverend and Right Honourable Justin Welby, archbishop of Canterbury.
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