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ROME, 22 janvier 2015 (Zenit.org) - Le pape François se dit « disposé à aller » en Chine ou à recevoir des représentants de l'Etat : une nouvelle main tendue au gouvernement chinois, qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Saint-Siège depuis les années 1950.

Durant le vol de retour de Manille à Rome, après une semaine au Sri Lanka et aux Philippines (12-19 janvier 2015), le pape a longuement répondu aux questions des journalistes présents à bord.

Il a évoqué notamment les rapports du Saint-Siège avec la Chine : « le gouvernement chinois est poli. Nous aussi, nous sommes polis et nous faisons les choses pas à pas, comme se font les choses dans l’Histoire… On ne sait rien pour le moment, mais ils savent que je suis disposé à les recevoir ou à y aller. Ils le savent. »

« Nous sommes ouverts et nous voulons la paix avec tout le monde », a-t-il aussi affirmé en expliquant pourquoi le dalaï-lama n’avait pas été reçu au Vatican lors de son passage à Rome pour le Sommet des lauréats du Prix Nobel de la paix (12-14 décembre 2014).

« Selon le protocole de la Secrétairerie d’Etat, il n’est pas dans nos habitudes de recevoir des chefs d’Etat ou des personnalités de haut rang quand ils sont en réunion internationale à Rome. Par exemple, pour la FAO [organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et la culture, ndlr], je n’ai reçu personne… C’est donc pour cette raison que je ne l’ai pas reçu », a-t-il précisé.

Le pape a donc réfuté avoir pris cette décision « par peur de la Chine » : « C’est inexact ! La vraie raison était celle que je vous donne. Le dalaï-lama a demandé une audience et on lui a fixé une date. Il l’avait demandé avant [le Sommet], mais pas pour cette fois-ci, et nous sommes en contact. »

Dans un télégramme envoyé durant le voyage, comme il le fait traditionnellement durant ses trajets internationaux, le pape a adressé ses vœux au président chinois Xi Jinping : « Tandis que je survole votre pays, de retour des Philippines au Vatican, j'envoie des salutations cordiales à Votre Excellence. Je vous assure de mes prières pour vous et tous les habitants de la Chine, invoquant sur vous d'abondantes bénédictions d'harmonie et de prospérité. »

C'était le second voyage d'un pape autorisé au-dessus du pays : en se rendant en Corée en août dernier, pour la première fois de l'histoire, l'avion du pape avait pu survoler la Chine, avec l'autorisation de Pékin. Le survol du pays avait été en effet refusé à Jean-Paul II lors de son voyage en Corée du Sud en octobre 1989.

L’approbation de la part de Pékin d’un survol du territoire chinois par l’avion papal avait été vue comme un possible mode pour améliorer les relations.

De même, la « Collection des œuvres historiques et littéraires chinoises d’époque Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911) contenues dans la Bibliothèque vaticane » vient d’être rendue publique. L’Osservatore Romano a salué dans « ces premiers fruits d’une nouvelle entente entre institutions vaticanes et institutions de Pékin » un « pas important dans le dialogue entre l’Orient et l’Occident ».


Anne Kurian (ZENIT)